• Harlequinades vintage 2013 : QUI ES TU WANDA ?

    QUI ES TU WANDA ? d’Ann et Gwen 219 pages, 1978 

    Harlequinades vintage 2013 : QUI ES TU WANDA ?

    Karine dans un élan d'enthousiasme délirant a proposé son challenge d'été : Les Harlequinades vintage 2013. Je m'étais déjà aventuré dans ce domaine de la littérature avec plus ou moins de bonheur grâce à l'initiative des deux précédentes Harlequinades initiées par Fashion à l'époque et j'avais eu quelques heureuses surprises dans le lot. Cette fois-ci le défi est plus corsé puisqu'il concerne des livres publiés avant 1990 voire 95. 

    C’est plutôt enthousiaste que je suis partie chez mes dealers préférés de livres d’occasion et qui d’ordinaire offrent un bel assortiment dans le genre. Mais visiblement leurs stocks respectifs en ont pris un coup depuis ma dernière visite et il y a eu peu de renouvellements d’où finalement une pêche plutôt maigre. Mais j’ai quand même décidé de me fier à mon inspiration du jour (ai-je bien fais, c’est un tout autre débat) et j’en suis repartie avec deux titres qui avaient attiré mon intérêt à cause de leurs couvertures en fait. 

    Donc aujourd’hui je vous présente un livre datant de 1978, ce qui fait que je ne suis pas hors sujet de la collection Les 4 couleurs des éditions Talandier. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet : 

    Focus sur la couverture :

    Harlequinades vintage 2013 : QUI ES TU WANDA ?

     

    C’est plutôt sobre, avec la petite couronne de fleurs autour d’une image somme toute pas trop extravagante, suffisamment exotique pour vous faire voyager et rêver de princesses en exil forcé à cause de vilains révolutionnaires avec toute l’imagerie tellement romantique du sentimentalisme slave, (oups je viens de vous spoiler tout le roman… rectification, l’illustrateur vous a spoilé, je n’y suis pour rien !). Et cerise sur le gâteau, pour une fois, la dame de la couverture ressemble à la description qui en est faite dans le roman jusqu’aux yeux dorés, moi personnellement j’en ai pas encore vu des yeux comme ceux là mais bon passons, à la limite ce n’est pas le plus invraisemblable dans l’ensemble. 

    Le titre :

    QUI ES TU WANDA ? 

    Un questionnement existentiel s’il en est qui amène à nous questionner sur nous même et notre place dans l’univers. De quoi titiller l’imagination de la lectrice et lui donner envie de tourner les pages pour répondre à cette épineuse question mais comme la couverture y répond vachement bien, est ce bien la peine de se lancer dans cette lecture finalement ? 

    4ème de couverture avec commentaires personnels que j’assume à fond (les phrases en gras ou italique et en rouge sont de mon cru) : 

    Quel lourd secret sépare Bernard de celle qu'il aime, cette Wanda si simple en apparence, et pourtant si énigmatique ?

    Ils travaillent dans la même entreprise, lui comme ingénieur, elle comme employée. [Visiblement un ingénieur qui travaille dans une entreprise dont il n'est pas le patron n'est pas un employé, saisissez la nuance] Ils se sont avoués leur amour mais il ne sait rien d'elle, si ce n'est qu'elle est étrangère [Tu penses bien qu'avec un prénom pareil, si tu n'es pas un poisson, il y a 90% de chance, que soit tes parents aiment les prénoms excentriques soit que tu viens d'ailleurs et pour preuve]- son léger accent le révèle - [voilà, ça c'est de l'indice, le roi de la déduction ce Bernard] et qu'elle ne pourra jamais devenir sa femme. Wanda cependant n'est pas mariée. [Bon moi à partir de là, j'ai regardé la couverture et j'ai tout de suite compris de quoi il retournait, vous ne voyez pas ? Si regardez mieux l'illustration un peu plus haut].

    Bientôt les événements se précipitent. Que fera Bernard lorsqu'il apprendra l'incroyable, l'ahurissante vérité ? [Notez les superlatifs qui appâtent bien] Va t-il se résigner et tenter d'oublier, ou au contraire lutter de toutes ses forces et se lancer dans un dangereux avenir? [Quand vous saurez en quoi consiste le danger, je vous jure j'en ai pleuré de rire (c'était ça ou la dépression nerveuse)]

    Le destin en effet semble éloigner de lui pour toujours la jolie jeune fille aux yeux dorés à qui il a donné son coeur. Car celle qu'il prenait pour une secrétaire, est en réalité....[oh le suspens qui ne sert à rien rapport à l'illustration de la couverture !]

     Mon parcours du combattant :

    Déjà j’aurai dû prévenir dès le début, j’ai décidé de spoiler à fond sur ce livre. J’ai d’ailleurs bien commencé mine de rien.

    Alors reprenons depuis le début. Soit Bernard (le prénom Bernard ne me fait pas rêver du tout je vous le dis tout de suite) ingénieur de profession, bon garçon qui est tombé sous le charme d’une secrétaire dactylographe, Wanda, mystérieuse et simple à la fois (c’est dans le texte). Ils semblent filer le parfait amour mais il y a un couac.

    Car Wanda cache un « terrible secret ». Elle est l’héritière du trône de Pravidie, chassée du royaume avec sa mère par les révolutionnaires sanguinaires qui ont tué papa et grand frère l’héritier. Wanda est une reine sans couronne et elle ne peut décemment pas épouser un roturier lui serine sans arrêt sa mère toujours dans ses rêves de reconquête du trône. 

    Alors à ce stade de l’histoire, deux choses : d’abord si quelqu’un connait une princesse ou autre noble dame plus ou moins obscure baptisée Wanda qui aurait existé ou existe qu’il me fasse signe, ça m’intéresse. Pour l’instant ce prénom m’évoque soit un aquarium soit des films pour adultes très acrobatiques et minimalistes question costumes (je ne porte aucun jugement !) et ça ne fait vraiment pas princesse.

    Ensuite, les royaumes, principautés pseudo européennes ou pseudo slaves inventés, je suis fan, j’aime bien. J’adore voir un auteur bousculé la géographie pour coller un nouvel état sur la carte du monde certains s’en débrouillant pas trop mal. Donc à la base moi Pravidie, je suis prête à prendre un billet pour visiter (mais pas pendant les périodes de troubles faut pas exagérer) à condition d’y croire un minimum ce qui n’est absolument pas le cas. J’ai vaguement eu l’impression de ne pas avoir quitter la France une seule seconde pendant tout le livre. 

    Bref reprenons, Alors que Bernard découvre la dramatique vérité sur la femme de sa vie, les événements en Pravidie se bousculent et Wanda est rappelée d’urgence au pays vu qu’on a viré les révolutionnaires démocrates pour réinstaller la monarchie et que la voici reine (ces gens là ne savent décidemment pas ce qu’ils veulent). C’est en pleurant sur son impossible amour qu’elle va se faire couronner tandis que Bernard lui est à l’agonie ce qui inquiète beaucoup sa maman. Mais et on ne peut pas faire plus épique, il est contacté par le fidèle chambellan de la famille (ce vieux schnock n’arrête pas d’apparaitre au plus mauvais moment dans la vie sentimentale de l’héroïne c’est ce qui fait le piquant de l’histoire qui en manque cruellement) car Wanda est en danger de mort, on conspire contre elle.

     Alors à ce stade, il m’a fallut abandonner tous les neurones encore en activité dans mon cerveau pour accepter la logique du truc. Je vous refais le tableau : Wanda et Bernard s’aiment, d’un amour impossible vu le destin royal de la demoiselle. Tout l’entourage de la jeune fille à commencer par le vieux schnock de chambellan se débrouille pour que jamais Bernard puisse revoir Wanda et réciproquement. Il existe une conspiration pour destituer la nouvelle reine mais au lieu de faire appel aux services secrets du royaume, ou à toute autre agence équivalente du pays, ben on va chercher un petit ingénieur en France, le même qu’on ne veut plus voir trainer autour de la reine. Et visiblement ça ne choque personne, tout est normal.

    Tellement normal que le Bernard, ça ne le dérange pas plus que ça d’aller faire le boulot du service de sécurité de sa majesté. Il part sur son fier destrier et en armure brillante…euh non en fait, il prend un train je crois bien. On l’adresse à un professeur un peu excentrique qui en sait long visiblement, il en sait tellement long qu’il est visiblement l’instigateur de cette conspiration. Bref, le toqué se lance dans un grand monologue sur l’importance de la formation des futurs monarques à leurs futurs devoirs et que l’actuelle rein n’est pas faite pour régner. Il ne dit pas que c’est parce que c’est une femme et blonde de surcroît mais le non dit semble assez clair. Et le voici qui exhibe un mystérieux jeune homme dont il a fait l’éducation et que moi à ce stade j’ai tout de suite reconnu : et le gars et l’embrouille qui ne va pas tarder pour permettre aux amoureux de continuer à roucouler en toute légitimité.

    Pendant ce temps là, au palais la nouvelle reine est pressée par la famille et ses conseillers, de faire ce qu’on attend d’elle prendre un mari et pondre un héritier mâle le plus vite possible. La mort dans l’âme, elle accepte. Mais, et là arrive la fameuse embrouille, Bernard parvient à se glisser dans la salle du trône avant que sa chère Wanda n’annonce ses fiançailles pour révéler l’incroyable retournement de situation, car le mystérieux jeune homme est en fait le frère de la demoiselle que tout le monde croyait mort mais qui a été sagement élevé et éduqué à son futur rôle de roi. Et voilà comment Wanda est éjectée du trône à sa plus grande joie pour pouvoir se marier avec son Bernard et en plus la voici devenue comtesse (à défaut de reine) en récompense. Tout est bien qui finit bien. Bref, un récit pas vraiment axé sur les trucs les plus intéressants comme le chantage affectif que fait la maman à sa fille à chaque fois que celle-ci montre un signe de volonté d’indépendance. C’est bien plus fascinant que les aventures de Bernard et Bianca Wanda (je ne me fais toujours pas au prénom de Bernard).  


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